Karine – Fondatrice de la marque de sandales Massalia

1/ Qui es-tu ? Quel est ton parcours ?

Je suis Karine Parra, styliste en chaussures depuis presque toujours. Mon parcours est assez atypique, mon arrière grand-père était cordonnier et mon grand-père avait une usine de fabrique sur Marseille. Mon père a essayé de garder l’usine de mon grand-père mais ça a été très compliqué de continuer au niveau de la main d’oeuvre surtout. Mon père a vraiment fait tous les métiers qui appartiennent aux métiers de la chaussure.

Finalement mon parcours s’est fait naturellement, j’étais passionnée de chaussures, “j’avais ça en moi” si l’on puit dire: me remémorant ainsi les souvenirs de moi petite quand mon grand-père me gardait dans son atelier, l’odeur de la colle, du cuir…. m’affairant à réaliser les boîtes de chaussures à la main, les petites brides de chaussures, les perforations…

Quelles sont tes études ?

Je n’ai rien fait par rapport au milieu du stylisme et de la chaussure parce que mes parents ne voulaient pas que je fasse ce métier. Ma mère voulait un métier plus cadré comme maîtresse d’école. De ce fait je me suis tournée vers des études d’anglais et d’arménien et fini par une maîtrise d’école de commerce. J’ai commencé à travailler dans le BTP attenant au social, puis j’ai eu un très grave accident qui m’a fait basculé et revenir naturellement à mon premier amour: la chaussure.

2/ Pourrais-tu nous décrire ton poste actuel et ton entreprise ?

Je fais un peu tout. Je devrais être clonée (rire). Je dors 4h/5h par nuit. J’ai mon petit atelier qui s’occupe de la fabrication autrement je ne pourrais pas m’en sortir.

J’ai créé Massalia il y a 4 saisons maintenant . L’idée est aussi venue par mon entourage proche car je travaillais en indépendant pour d’autres marques. Mon amie Anna m’a dit un jour “mais je ne comprends pas pourquoi tu ne lances pas ta propre marque ?” Du coup cela a fait son chemin dans ma tête…

Le nom de la marque a été une évidence car j’ai des origines grecques et “Massalia” est le premier nom grecque de Marseille, ma ville, de plus les sandales c’est ce que l’on porte en méditerranée: la boucle était ainsi donc bouclée.

Puis j’ai trouvé mon petit atelier à Marseille qui est spécialisé dans la sandale, un atelier dit de “sandalier”. Tout y est fait à la main sur la base de cuir français.

La particularité de Massalia: c’est ma propre identité que je mets au profit de ma marque. En sommes si je devais résumer ma marque c’est moi et moi c’est ma marque. C’est mon héritage! Je ne triche pas, je fais ce qu’il me plait et ce que je porterais, je ne cherche pas à savoir ce que font les autres marques si ça ne colle pas c’est qu’on ne fait pas parti du même univers.

Je ne cherche pas à plaire pour plaire, je ne cherche pas à fausser la donne sur ce que je suis et ce que j’aime dans Massalia autant pour les matières, les coloris, les mix-matières, c’est vraiment moi et encore une fois ce que je porterais et que je porte d’ailleurs!

Le plus beau compliment que l’on m’ait fait jusqu’à aujourd’hui,a été celui d’une journaliste: elle m’a dit “on sent qu’il y a en Massalia quelque chose d’autre que le produit en lui même” et quand elle m’ a dit cela, je t’avouerai que cela m’a sincèrement touché, car elle a compris qu’il y avait une âme, quoi de plus beau en terme de compliment.

Actuellement on retrouve Massalia à Aix chez Kyo rue courteissade et à Marseille dans différentes boutiques. On se développe dans le grand sud de la France où Massalia commence à être implantée dans de jolis pôles. On est également sur Tours, sur Rennes, sur Paris où 2 boutiques qui nous représentent.

 

3/ Quelle est ta journée type au travail ?

Il n’y a pas de journée type. Tu prévois ta journée la veille en te disant “Voilà demain quels sont les tâches que je compte effectuer” Et il ne se passe pas une journée sans que ton planning ne soit pas complètement chamboulé. Autant dans le positif que le négatif, c’est ainsi!

Autrement voici ce que serait une journée type : checker mes mails dès le réveil, répondre en priorité aux urgences par rapport. Puis je passe de la créativité au suivi commercial, du suivi commercial au détaillant qui va m’appeler pour voir ce que l’on peut faire ensemble pour un événement à mener, de ça tu changes de casquettes avec tes agents en mode directrice co, de là tu prévois ton prochain shooting, tu cherches tes idées…etc. En réalité, rien est établi.

En ce moment tu travailles sur quoi ? Je travaille sur 2 pôles principaux: le lancement de l’été SS19 et le shooting AW1819 dont la collection est déjà lancée. Bien d’autres projets sont en cours mais chut!

4/ Comment décrirais-tu ton look de tous les jours ?

Easy, minimaliste, simple dans les jeux de couleur. J’aime bien les formes de patronage qui ont de petits détails qui changent de ce que l’on voit. Aujourd’hui nous les femmes nous avons toutes les casquettes: en tant que femme, tu bosses, puis tu es maman, à côté tu as ta vie perso qui va avec, tu fais de la représentation. Il faut que ta tenue puisse convenir quelque soit l’événement de ta journée.

5/ Quelle est ta tenue idéale pour aller travailler ?

Pantalon,combinaison, tee-shirt, chemise, avec des Massalia aux pieds bien sur!

6/ Peux-tu nous décrire la(les) pièces favorites ATODE et comment les portes-tu ?

Le Top Emma en soie lavée blanc et le Pantalon Marie noir que je porte avec des Massalia aux pieds !

7/ Qu’est-ce qui t’attire/te plait chez ATODE?

C’est ce côté minimaliste qui me correspond. Ce sont des pièces que tu mets facilement et tout au long de ta journée. Il suffit juste d’accessoiriser donc c’est facile. Une paire de sandale, un petit bijou, un sac et le tour est joué! Il faut que ta tenue passe partout. Parce que le basic basic bof… Et encore je pourrais mais il faut que le pantalon ait une originalité au niveau de la coupe ou alors il faudrait accessoiriser.

8 / Comment décrirais-tu ta façon de consommer ?

C’est vraiment selon l’humeur, je ne suis pas une consommatrice qui correspond à la société d’aujourd’hui. C’est-à-dire acheter pour acheter, autrement dit cette surconsommation. J’ai peut être passé l’âge aussi. Je cherche plus le coup de coeur.

Je suis plutôt accès vers des pièces vintages, j’aime beaucoup ça, cela raconte une histoire. Personnellement de nos jours, il y a un manque de personnalité et donc d’identité, beaucoup trop de copier/coller. Je ne dis pas que c’est facile de tout le temps créer dans la folie non plus parce qu’on ne porterait pas cela au quotidien. D’où la recherche de pièces basiques mais minimales voire intemporelles.

Un exemple, si je vais chez mon primeur je vois de jolis légumes, cela me donne l’envie de cuisiner un pot au feu je vais le faire.

Tu vas être plus dans une consommation bio, locale ou pas du tout ?

Bio c’est un peu compliqué dans l’absolu car cela veut rien dire et en même temps cela veut tout dire, il faudra vraiment puiser à l’essence même de ce que cette vente bio signifie chez ce détaillant ou les boutiques, mais c’est vrai que je fais attention à ce que je mange, j’essaye en tous les cas. Je fais attention à ne pas consommer made in China. Cela me met hors de moi cette façon de travailler, l’exploitation de l’humain et tout ce qui va avec…

De même que des marques de luxes qui se permettent aujourd’hui de vendre des produits chers et à utiliser des matériaux de base qui ne sont vraiment pas qualitatifs. Les gens consomment parce-que c’est une marque connue et je n’ai jamais fonctionné ainsi! Si cela me plait, j’achète et peu importe, « la marque ». Je n’ai jamais cherché à être la copie de, ou à vouloir m’identifier à, c’est plus au feeling, à l’instant T.

9 / Tu habites Marseille, aurais-tu de bonnes adresses à nous faire découvrir ?

  • Concernant Massalia, on retrouve la marque dans des boutiques qui ont un bel univers et qui collent à l’image de marque de Massalia à savoir : “Le diable Méridien” qui travaille vraiment l’identité du cuir brut, des lignes épurées et singulières à la fois.

    Ensuite, on retrouve le concept store “By Mamé”, avec de la déco, du bien-être et la pause déjeuner/café et dernièrement nous sommes représentés dans une boutique de décoration qui s’appelle “à la maison” qui est rue Paradis côté Prado.

    C’est agréable de voir que les boutiques de déco évoluent et s’intéressent à l’accessoire de mode, les bijoux oui certes mais la chaussure ce qui permet d’avoir une tout autre visibilité du produit de la chaussure.

  • Le quartier du panier que j’aime beaucoup, le fait qu’il ait été rénové, l’âme de Marseille en ressort d’autant plus.

  • Le salon de coiffure incontournable de Marseille « Makaze ».

  • Un restaurant, “Maison Jeanne”produits saisonniers et aussi un vietnamien chez Nguyen Huang rue Méry dans le 2ème.

Pour découvrir les collections Massalia, rendez-vous directement sur son eshop ! Suivez également la marque sur Instagram Massalia

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